mercredi 24 octobre 2012

1.1 la loi


1.1  La loi

Origine du droit

Le droit objectif :
Le droit objectif comprend l’ensemble des règles d’une société qui régissent les rapports entre les hommes et s’imposent à eux par la contrainte étatique. Le doit pénal, civil, administratif… ne sont que des parties de ce droit qui viennent préciser son objet et son champ d’application.
Les droits sont des prérogatives que le droit objectif reconnait à un individu et dont il peut se prévaloir dans ses rapports avec les autres individus.
Le droit subjectif :
Le droit subjectif comprend toutes les normes d’une société, ses usages, qui ne se traduisent pas nécessairement dans une codification et une contrainte mais qui apparaissent comme la trame des rapports entre les membres d’une même société. Rapport subjectif car sans besoin d’une verbalisation et d’une formalisation. Règle tacite de fonctionnement.
Code
Trois droits se succèdent historiquement : 
A / l’Ancien droit
B / le droit intermédiaire
C / la codification

A / l’Ancien droit
                Territorialité des lois et émiettement des règles juridiques qui reflète l’éclatement du pouvoir. Le sud de la France, pays de la langue d’oc, reste fidèle au droit romain avec un droit écrit régis par les codifications théodosienne et justinienne. Au contraire le nord de la France, de langue d’oïl, est marqué par la Germanie, le droit coutumier comprend 60 coutumes générales et 700 coutumes locales.
Ces droits sont imprécis et trop divers aussi le pouvoir central tente une première unification au travers d’une rédaction (ordonnance de Montils-les-Tours, 1453) qui ne sera effectué réellement au XVIe siècle. Il s’agit de rapprocher les règles coutumières. Les parlements de l’Ancien régime ont pour pouvoir de rendre des décisions (jurisprudence[P1] )  qui s’appliquent uniformément dans les ressorts territoriaux de plusieurs coutumes.  Les parlements rendent, en outre, des « arrêts de règlement » : ils ne tranchent pas seulement un litige mais ont pour vocation de s’appliquer à l’avenir à tous les litiges identiques – ces arrêts augmentent le pouvoir unificateur des parlements. De même des règles sont promulguées qui ont pour visée un rayonnement sur tout le royaume.
Ce droit de l’Ancien régime comporte des spécificités :
Le sujet de droit n’est pas pensé dans son individualité mais sa fonction. L’inégalité découle de cette conception. Chaque classe sociale possède ses règlements et ses peines. Chacun est enfermé : dans sa profession avec les corporations, dans sa famille avec l’autorité toute puissante du père. La collectivité prime sur l’individu qui ne peut exister en dehors de sa catégorie sociale.
B / le droit intermédiaire
Droit élaboré pendant la révolution, de la naissance de l’Assemblée constituante (17 juin 1789) à la promulgation du Code civil (21 mars 1804). Il se caractérise par sa volonté d’unifier le droit et de libérer l’individu. Son instrument principal étant la loi comme expression de la volonté générale.
C/ le Code civil
C’est certainement l’œuvre majeure de Napoléon, de son exil et de sa captivité c’est ainsi qu’il écrira «Ma vraie gloire n’est pas d’avoir gagné 40 batailles, Waterloo effacera le souvenir de tant de batailles ; ce que rien n’effacera, ce qui vivra éternellement, c’est mon Code civil » (De Montholon, Récit de captivité de l’Empereur Napoléon, T.1, 401). Le 13 août 1800 demande à une commission de 4 membres de rédiger un avant-projet. Les membres sont choisis dans un souci de compromis politique entre l’Ancien Régime et la Révolution. 4 mois plus tard il est prêt.  Napoléon fit voter ce projet sous la forme de 36 lois successives, le 21 mars 1084 il est promulgué sous la forme d’un Code civil des Français qui abroge les dispositions de l’Ancien droit. 4 autres codes vont se rajouter : Code de procédure civile (1806) - Code de commerce (1807) -  Code pénal  (1810) – Code procédure criminelle (1812).
Caractères du Code civil :
Technicité / Laïcité / Individualisme
Technicité : c’est un travail de techniciens, la philosophie en est absente. En même temps les rédacteurs évitent l’écueil de la trop grande précision, il faut dessiner l’office des lois par des maximes générales et non entrer dans le détail.
Laïcité : des domaines échappent à l’église : le mariage, l’état civil.
Individualisme : c’est la volonté qui désormais fait naître les droits. Le principe d’autonomie de la volonté imprègne le Code civil,  le droit des contrats devient l’élément central du Code civil. La volonté libre  étant magnifiée par le Code civil. Liberté contractuelle / chacun peut choisir de contracter ou non, de choisir le contenu et son partenaire contractant / la force obligatoire des conventions, les contrats valablement formés s’imposent aux contractants  / l’effet relatif des contrats : les tiers aux contrats qui n’ont pas manifesté leur volonté d’être engagés, ne peuvent être liés par le contrat.
Contenu du Code civil :
Deux périodes = avant 1880 avec une stabilité juridique forte /  après 1880 avec des bouleversements importants.

AVANT 1880 :
 forme de médiation entre le les conquêtes de la révolution (égalité des individus, liberté contractuelle, abolition de la féodalité, sécularisation du droit) et l’enracinement de l’ancien droit (organisation fortement hiérarchisée de la famille, institutions techniques).

APRES 1880

Les besoins nouveaux de la société engendre une spécialisation du droit, droit du travail, droit des assurances, droit de la construction... qui vont échapper aux règles du Code civil. De même il y a une augmentation importante de la prise en compte de l’individualisme et un contrôle croissant des tribunaux. De même le droit économique vient refléter un dirigisme plus grand de l’Etat. 

Il y a donc une évolution constante du droit et de son rapport au Code civil.





 [P1]1.2 la jurisprudence / ici les « arrêts de règlements constituent les fondations de la jurisprudence actuelle.

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